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  • Photo du rédacteurMichaël Billecocq

Chapitre 2 : Le commencement.


Noël 2008, je fêtais mon 36 ème anniversaire. Alors qu'après un bouleversement phénoménale de ma vie prenait fin, je me retrouvais à la montagne, dans le seul lieu que j'ai gardé comme repère depuis l'enfance. Cette maison appartient à mes grands-parents maternel. C'est une ancienne grange posée là au bout d'un chemin donnant sur le parc national des écrins. Un lieu paisible sans nuisances et un peu coupé du monde dans lequel j'aime me retrouver. Sans TV ni téléphone, les journées coulent paisiblement à la chaleur et au son du feu qui crépite. Un livre pris dans la bibliothèque et un bon fauteuil. Le paradis.


Ce livre s'intitule « Africa Trek » de Sonia et Alexandre Poussin. Le témoignage d'un voyage à pieds à travers l'Afrique. J'ai dévoré tous les tomes. Et au fur et à mesure de ma lecture, je sentais en moi un frémissement, quelque chose qui montait de l'intérieur de mon être. Une joie profonde et nouvelle, dense et vivante. Cela s'est traduit par une phrase que je me suis dite : « S'ils ont pu marcher pendant 4 ans en traversant l'Afrique, je peux aller en Mongolie à moto !! » Voilà comment j'ai été inspiré à me mettre en déséquilibre et à envisager de réaliser un très vieux rêve. Dans la foulé, je prenais la décision de tout mettre en œuvre pour accomplir ce projet.


Dés lors, la joie ne m'a plus quitté. Je me sentais nourri, vivant plus que jamais. J'avais l'impression qu'une force intérieure inconnue jusqu'à présent me poussait dans le dos, doucement mais sûrement, avec bienveillance et amour. Un tapis rouge commençait à se dérouler sous mes pieds.


Pendant un peu plus de deux ans, j'ai entrepris un grand nettoyage dans ma vie. En même temps que je préparais mon voyage, je clôturais des pans de ma vie. Ma vie personnelle dans laquelle je devais gérer un divorce, un partage de notre maison et le deuil de 13 ans de vie commune. Ma vie professionnelle qui était à l'arrêt depuis 1 an grâce à des problèmes que j'ai eu à mes épaules. Ma vie familiale avec laquelle je commençais le détachement. Plus rien ne pouvait être comme avant. Je présentais que ce voyage clôturerait une partie de ma vie et accoucherait d'un nouvel épisode. Je sentais qu'il y aurait un avant et un après. Je rachetais la part de notre maison à mon ex-femme et j'entrepris pendant 1,5 ans de la restaurer entièrement et de la transformer et 6 appartements que je mettais en location sitôt terminés. À cette époque j'étais ébéniste et nous avions acheté une ancienne laiterie très grande dans laquelle j'avais mon atelier et un très grand espace de vie.


Il était important pour moi de rien laisser derrière moi, de terminer proprement cette étape de ma vie. Je continuais à être porté par cette énergie intérieure. J'ai pu emprunter suffisamment d'argent pour mener à bien la transformation de la maison, je vivais des processus intérieurs puissants concernant le voyage que je préparais. Pour ne pas me dérober, j'avais prévenu tous mes amis et ma famille de mon projet. Je ne voulais néanmoins ne pas me mettre la pression. Le départ serait quand tout serait terminé ici. Les peurs que me renvoyaient mes proches me permettaient de préciser mes propres peurs et je pouvais ainsi ajuster mes limites, lâcher un peu plus le contrôle et envisager ne pas arriver à mon but.


Ma démarche était la suivante : Je pars mais je ne sais pas quand je reviendrai. Reviendrais-je d'ailleurs un jour. Je pars et peut-être que je serais de retour quelques semaines après à cause de peurs ou de problèmes. Peut-être que je resterais vivre dans un pays. Peut-être aussi que je mourrais en route. À cette époque je commençais à prendre conscience de l'impact qu'a mon état intérieur sur le monde. Je sentais que si je forçais les choses, j'allais droit à la catastrophe. Alors je connaissais l'itinéraire de route mais en laissant le champ libre aux bifurcations et détours décidés en fonction de mon état intérieur et de ce que je vivais. Les locations des appartements payaient les lourds emprunts à la banque et il me restait environ 400 € par mois pour payer mon voyage. La simplicité et la joie étaient alors les maîtres mots, mon intention.

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