Naître, connaître, reconnaître.
Je voulais partager quelque chose sur le thème de « connaître » mais je sens qu'il y a autre chose à dire.
Il y a ce que je vis en ce moment alors que ma grand-mère se trouve désormais en soins palliatifs. Je ne savais même pas ce que cela signifiait. Cela veut dire que tout est mis en place pour l'accompagner dans ses derniers moments de cette incarnation. Autant au niveau physique pour qu'elle ne souffre pas, qu'au niveau psychologique et qu'au niveau spirituel. Cela signifie que la mort est proche et qu'il est temps de lui dire au revoir.
Où en suis-je ? Je sens de la tristesse se dévoiler à mesure que je prends conscience de la mort imminente de Mamita. Une partie de moi a envie d'aller la voir pour la serrer une dernière fois dans mes bras. Une autre ressens que ce n'est pas nécessaire car le lien est indéfectible et que le fait d'aller lui rendre visite ne ferait qu'activer mon système émotionnel et celui de mes proches. Je ressens aussi une pointe de culpabilité d'habiter si loin et de ne pas pouvoir être présent pour soutenir ma famille. Tout ça c'est le petit garçon qui croit qu'il doit sauver le monde de la séparation. Si je me relie à Mamita, je sais que nos Je Suis sont satisfaits, joyeux et reconnaissants d'avoir cheminer ensemble durant ces presque 48 années.
Je ressens fort le lien à Mamita, à Bon-papa et à toute ma famille de chair. Je ressens fort l'intensité et la densité de cette période. Deux visions en parallèle, deux points de vue différents : une part de moi identifiée à l'humain avec tous les attachements qui vit la fin de vie de Mamita avec les émotions, les croyances et une part qui a conscience de l'esprit que Je Suis, que nous sommes tous et qui peut vivre cette situation avec recul, détachement et amour car elle sait qu'il n'y a pas de fin et qui se réjouit que l'âme de Mamita ait accompli l'élan de Je Suis. Cela fluctue en moi selon mon état intérieur et suivant qui est sur le devant de la scène. Je vois que ce n'est pas si facile pour moi de garder ma fréquence suffisamment haute pour que le petit Michaël se sente en totale sécurité. C'est comme cela aujourd'hui.
Aujourd'hui ma mère Véronique a lu à mes grands-parents Joseph et Brigitte le texte que je leur ai écrit lundi. J'ai été ému d'apprendre que mes mots ont été entendu, acceptés, reconnus et intégrés. Merci Véronique d'avoir bien voulu faire l'intermédiaire et ainsi de m'avoir permis de leur parler une dernière fois avec la conscience totale de Je Suis. Merci Bon-Papa et Mamita de votre accueil. Avec cette lettre, j'ai le sentiment du devoir accompli, je sens que j'ai dit tout ce que je voulait partager avec eux. Je me sens libre et satisfait.
Voilà ce qui s'est posé ce soir. Je me rends compte que la connaissance est comme un arbre, elle ne cesse de croitre et de se transformer, de s'actualiser à chaque instant. On peut croire en regardant un chêne tous les jours qu'il ne change pas, qu'il est figé. En vrai aujourd'hui il est différent d'hier ce n'est plus le même. Si je cherche la connaissance de moi à travers ce que je crois pouvoir tenir, elle m'échappe aussitôt. Il semble que la connaissance se trouve ailleurs, sur une autre fréquence que celle de la logique et des calculs. La connaissance me mène vers Je Suis, vers ma vérité de toute éternité. Je vois là comme le chemin que je cherchais vers la connaissance en regardant mon histoire est voué à l'échec car cela me ramène toujours vers une relativité impossible à envisager pour mon mental qui profite de mon histoire pour amasser, comparer, traiter, compter, comme l'homme très sérieux qui compte les étoiles que rencontre le petit prince.
Ce soir après avoir écrit, je me sens plus responsable qu'avant. Avoir pu poser ces mots là maintenant, me fait du bien et me permet de me réaligner, d'augmenter ma fréquence, d'accepter un peu plus ce qui est.
Merci à vous qui lisez ce témoignage.
Michaël.