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  • Photo du rédacteurMichaël Billecocq

Carême 21 jour 4.

Samedi 20 février 2021


La technique de l'oignon :


Alors que je suis confortablement installé dans mon canapé pour un temps de repos après le repas du midi, m'apparait clairement mon système de dépendance lié à l'alimentation.


J'ai la sensation d'éplucher un oignon, couche après couche je m'approche du centre.


Il y a bon nombre d'années, au moins vingt ans, j'étais déjà accroc sans en avoir conscience au sucré : gâteaux, pâtisserie, pâte à tartiner, chocolat. Je me rappelle que Roberte, la mère de mon ex-femme confectionnait deux bûches de Noël. Et quelles bûches !! au chocolat avec des marrons glacés, c'était un régal. Elle en faisait deux : une à partager lors du séjour nous rassemblant pour Noël et une juste pour moi que j'entamais chez elle pour la finir en rentrant chez moi. Ce n'était pas une petite bûche, non, une grande pour au moins dix personnes. J'étais bien connu pour ma gourmandise qui ne s'arrêtait pas qu'au sucré. J'étais toujours celui qui finissait les plats des repas copieux et tellement bons des rencontres familiales. Je me rappelle d'une fois, toujours pour un Noël chez Roberte, que je ne pouvais trouver aucune position confortable pour m'endormir : impossible de me mettre sur le ventre, sur le dos non plus tellement je sentais mon ventre plein à craquer et sur le coté cela me faisait mal aux cotes !


Il n'était pas rare non plus que je mange des pots de pâte à tartiner de 5 kg qui apparaissaient dans les magasins à la période de Noël ou de Pâques, directement à la grande cuillère plongée dans la mixture si appétissante, une cuillerée en appelant une autre. À cette période, je n'avais aucune conscience que j'étais dépendant, j'étais en bonne santé, je ne grossissais pas et même si une petite voix me titillais alors que je me goinfrais, rien ne me faisait apparaître un vide que je tentais désespérément de combler. J'ai commencé à prendre conscience de ma dépendance quand mon ex-femme cachait des boites de chocolat Kinder dans son dressing pour me les donner certains dimanches alors que le stock était vide. Je me voyais comme un junkie en manque et, je sentais dans mon corps couler le produit de ma dépendance lorsque qu'après la peur du manque, je pouvais tremper le chocolat dans une tasse de Bonjour (vous connaissez l'ami Ricoré au lait ?) devant une série ou un documentaire à la TV. L’apothéose ! Là, vautré sur le canapé, en face de l'écran, trempant les barres de chocolat et les suçant comme un bébé téterait le sein de sa mère. J'aime tant lécher le chocolat fondu laissant apparaître la partie blanche cachée à l'intérieur. Je mangeais comme cela une boite, voire deux d'affilée.


À ce moment, j'ai commencé à m'interroger et je décidais d'arrêter d'acheter ces boites de chocolat. Je me sevrais alors des Kinder. Mais je continuais à manger de manière compulsive chocolats, gâteaux ou desserts sucrés mais sans que cela redevienne inquiétant pour moi. De temps en temps j'achetais des boites de nounours en guimauve qui me rappelaient mon enfance. C'était en 2009 lorsque je divorçais et que je retapais ma maison. Je faisais depuis deux ans un travail sur moi aidé par une thérapeute et je commençais doucement à prendre conscience en autre de ce que je mettais dans mon assiette et dans mon corps. Je mangeais plus sainement et je faisais attention aux produits que j'achetais. J'allais alors plus volontiers faire mes courses dans des petits magasins et je préférais acheter des produit de meilleure qualité (pas encore du bio, faut pas exagérer!). Ce qui ne m’empêchait pas de me goinfrer de temps à autre avec des gâteaux ou du chocolat. Puis, j'ai commencé à acheter du chocolat noir, plus amère afin de me désintoxiquer du chocolat au lait et blanc très sucrés. Je commençais à entrevoir ma dépendance au sucre.


Puis, durant mon voyage à moto en 2011, j'ai consommer des barres de chocolat que je trouvais dans les stations service, j'ai mangé d'excellents chocolats au lait en Mongolie. C'étaient des friandises que je m'offraient en récompense ou dans les moments de faiblesse, de difficulté ou de solitude.


Ensuite, je rencontre Chloé dans le désert tunisien lors d'un long séjour avec Marie-Odile Sansault et nous décidons de construire notre maison et de vivre en conscience de l'être divin que nous sommes. Dés lors, je suis actif pour faire grandir la conscience que j'ai de moi et de mes comportements. Je revis des phases de dépendance au chocolat Milka noisette entre autre (les grandes plaquettes avec des noisettes entières). Puis en 2019, n'en pouvant plus de me voir addict au grignotage du soir après les repas et très intéressé par le processus de jeûne que met en route Marie-Odile, je décide de m'attaquer encore plus en profondeur à ma dépendance à l'alimentation. À cette époque, je me sentais mal dans mon corps, je me sentais lourd et la taille de mon ventre me gênait. Oh je n'étais pas gros, mais la rondeur de mon ventre de quarantenaire dont je m'étais fait une raison en apparence me dérangeait. Je ne me reconnaissais pas dans mes comportements ni dans mon corps. À cette époque je pesais au plus lourd 78 kg pour 1,76 m. Sur les courbes j'étais limite en sur-poids et mon corps ressemblait à tout homme de quarante six ans avec une bedaine.


J'ai alors décidé de regarder en face ma manière de consommer la nourriture. Je sentais bien que je mangeais trop, que j'avais plus du mal à déplacer mon corps comme quelques années auparavant. Et puis cette obsession qui venait le soir et qui ne me quittait pas tant que je n'avais pas vidé un paquet de gâteau. Vous connaissez les petits écoliers ? J'étais devenu accroc à cela. Au pire de ma dépendance, c'était une boîte par soirée. Ce n'était plus possible, je ne pouvais pas continuer de la sorte.


Je me suis mis à diviser par deux les portions de nourriture dans mon assiette pour voir ce qui se passerait en moi. Ensuite, j'ai diminuer les viandes qui commençaient à m'écoeurer ainsi que les plats tous prêts qui étaient faciles à mettre sur la table les jours sans inspiration. J'ai aimé manger des légumes, puis des légumes crus et des fruits. Je m'autorisais à manger autant de fruit et à n'importe quel moment de la journée pour déséquilibrer mes habitudes. Et puis j'ai banni le chocolat et tout ce qui est à base de chocolat de mon alimentation. Je savais qu'il fallait couper court à ce puissant addictif.


Je me suis mis à revivre, à me sentir bien dans mon corps. Je ne percevais plus les sensations de lourdeur et de trop plein de mon corps et bien plus d'énergie. Je sentais que mon alimentation était parfaitement adapté à ce que me demandait Je Suis. Mon corps s'est transformé et j'ai retrouvé le poids que je pesais dans ma jeunesse : 60 kg. Et là, j'ai eu peur. En voyant les changements rapides de mon corps, j'ai eu peur de disparaître et j'ai mis fin instinctivement au chemin de conscience sur lequel je cheminais. J'ai gardé mes nouveaux repères et je me suis familiarisé avec ce nouveau paradigme alimentaire. Je me sentais bien et doucement j'ai repris une dépendance. Ce n'était plus au chocolat que j'avais totalement arrêté, mais pour des produits qui me semblaient plus en cohérence à mon alimentation actuelle. Je suis devenu accroc à un mélange de raisins secs et d'amandes après avoir passé l'étape des bananes chips.


Les couches de l'oignon se succèdent, avec elles les manifestations de la dépendance mais la dépendance reste. J'ai surtout changé de produit.


Cependant, avec le recul je peux constater toutes les étapes que j'ai réalisées pour aller vers plus de liberté. Je vois comme je suis poussé dans cette direction grâce à la dépendance souche. Le constat de mes comportements insatisfaisants me pousse à me dépasser, à m'interroger et à agir pour me connaître d'avantage et pour exprimer le plus fidèlement possible Je Suis qui m'offre ces situations pour que je me rapproche un peu plus de Lui. Car en vrai, tant que je ne verrai pas en Je Suis la source de tous qui peut apporter tout ce dont j'ai besoin, j'irai vers une substance ou une personnes se trouvant à l'extérieur de moi. Je rejouerai encore et encore le rôle de l'enfant qui se tourne vers ses parents pour le nourrir.


L'expérience que je mets en place en ce moment est certainement une étape supplémentaire qui va dans ce sens. Quel que soit le résultat et tant que je n'aurais pas choisi totalement Je Suis, je sais que je serais à nouveau mis face à un nouveau type de dépendance dans ma vie, vers un nouvel élan pour aller plus loin encore dans la conscience que j'ai de moi. Ce que j'aime par dessus tout dans cette aventure, c'est de déjouer mes croyances. Et arriver à me nourrir directement à la source, sans passer par la nourriture densifiée, est une sacrée révolution des croyances archaïques de l'humanité. Nous avons tous entendu un jour que si quelqu'un arrête de manger de la nourriture solide, la personne meurt au bout de quelques jours, voire quelques semaines.


Je me sens comme l'objet d'une expérience et son observateur en même temps. Je trouve cela magnifique et je ressens une grande gratitude pour Je Suis que je sens si aimant et reconnaissant.



Aujourd'hui je me sens mieux qu'hier. Je sens que mon ancrage est plus fort, plus franc et plus ferme. Je me suis promené à vélo avec mon fils ce matin et cela m'a fait le plus grand bien. J'ai senti de respirer à pleins poumons et de me gorger de tout le subtil qui m'entourait, je sentais l'air emplir mon corps et je me sentais plein de moi, plein de Moi. En vrai, j'avais peur de me retrouver faible sur mon vélo et de ne pas pouvoir me promener longtemps. J'avais tord, une fois de plus, c'est par l'expérience que je fais taire mon mental car nous sommes partis deux heures rouler sur les chemins environnants et tout s'est bien passé. C’était un moment très paisible et tranquille entre un père et son fils.


Le mental joue un rôle essentiel. Il est celui qui limite, qui calcul et qui projette. Il n'est pas dans l'instant présent ni dans l'ignorance. Surtout pas dans l'ignorance. Le mental est celui qui titille mes dépendances, c'est aussi grâce à lui que je mets en place le changement. Il est aussi au service de l'Esprit même s'il a le mauvais rôle. Je le remercie d'être bon joueur car je sais aussi qu'il peut apprendre des expériences que je mets en place et à un moment, son ignorance qu'il assume si peu est comblé.


Michaël.



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