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  • Photo du rédacteurMichaël Billecocq

1er mai 2021, témoignage.

Dernière mise à jour : 8 mai 2021

Samedi 1er mai 2021,



Les bêtes mangent le bois. Ces larves de capricorne qui peuvent vivre quelques années dans le bois avant de se transformer, avant de sortir de cet univers sombre et boiseux pour s'accoupler, pondre et mourir.


Je me trouve devant l'écran de mon ordinateur, me sentant poussé à témoigner de mon actualité. Et c'est la gêne procurée par les gratouillis d'un capricorne se régalant d'une poutre de bois de ma maison qui me rappelle que tout ici est impermanent.


Ma légende humaine, terreau pour accomplir ma légende personnelle comme Paulo Coelho nomme la mission de l'être profond, est bien présente ces derniers jours.


Comme souvent, après des prises de consciences chamboulantes, ou après des décisions engageantes, je peux me sentir rattrapé par ma légende humaine. Qu'est-ce que ma légende humaine ? Eh bien ce sont toutes ces petites choses que j'ai vécues alors que je me croyais un amas de cellules, un être arrivé là, sans capter de sens particulier à la vie. Un être qui est né d'une mère de chair, qui a grandi dans une famille, un environnement, qui s'est débattu tant bien que mal pour arriver à continuer à vivre dans un monde qu'il ne comprend pas. C'est le lot de beaucoup d'humains, cette sensation vécue à un moment donné de tourner en rond et de croire en l'inéluctable roue de la vie : naître, vivre et mourir. Entre la naissance et la mort, il est bon de trouver un minimum de plaisir pour contrebalancer une souffrance profonde et sourde qui nous rappelle le non-sens de l'existence. Ça peut être les voyages, la TV, des jeux, des relations, des émotions et sentiments, la nourriture ou la sexualité, l'argent ou le pouvoir... À chacun son domaine de plaisir. À chacun son domaine d'attachement à ce monde.


Je vois aujourd'hui comme ces attachements ont été nécessaires pour moi. Tous ces plaisirs vécus m'ont permis en quelque sorte de tenir bon, de mettre un peu de climatisation dans l'enfer que je vivais et ainsi me permettre d'atteindre une certaine maturité.


Dans la légende humaine, quel est le sens de la réalisation personnelle ? Par quelles activités ou expériences me suis-je senti être en voie d'épanouissement personnel ? Pour moi, le summum pour me sentir réalisé, heureux, était d'avoir un travail dans lequel je me sentais reconnu et où je pourrais jouir d'une réputation d'artisan artiste. Il y avait aussi le domaine du couple : être marié à une femme, avoir quelques enfants, une maison originale, conçue et construite de mes mains. Le sentiment de liberté était prépondérant et pour moi cela voulait dire que je ne souhaitais dépendre de personne pour ma réalisation personnelle. Je trouvais aussi des plaisirs dans la nourriture, à passer des heures devant un écran de TV à dévorer des séries américaines, à écouter de la musique et à entretenir des relations plus ou moins satisfaisantes.


Tout cela sont des images véhiculées par le contexte familiale, social, environnemental dans lequel je trempe depuis que je suis arrivé sur terre. J'ai vécu la plupart de ces images. J'ai vécu beaucoup d'idéaux, réalisé beaucoup de rêves de gosses. Mais alors, ne suis-je pas un être réalisé ? Au regard de ce que j'ai écrit précédemment, d'un certain point de vue, c'est le cas.


Et pourtant, chaque expérience si heureuse soit elle avait une fin. Chaque idéal réalisé m'amenait à en projeter un nouveau. La course à l'accomplissement personnel s'avérait sans fin, sans qu'un sens plus profond ne voit le jour, à moins que je ne décide de regarder en face l'insatisfaction de ce que je vivais. Je vois la légende humaine comme une cage dans laquelle un hamster court dans une roue sans autre but que de courir parce qu’il croit que là est sa réalisation. En prenant du recul, je peux constater que la cage est petite mais sécurisante car tout un système est en place et connu depuis le début de l'expérience. Ce qui s'est passé pour moi, c'est qu'un jour, j'ai décidé de sortir de la roue et d'explorer la cage et ce qui se trouve en dehors. C'était le moment où la maturité était suffisante pour m'interroger sur le sens de l'existence et sur le sens des expériences souffrantes que je vivais.


Au fur et à mesure de mon exploration en dehors de la cage, ma conscience grandissait et la perception de la réalité changeait jusqu'à ce que changent radicalement mes repères sur ce qu'est l'accomplissement personnel. Aujourd'hui, cet accomplissement est en lien direct avec mon essence divine. Je sais que mon Moi Divin désire ardemment exister en étant totalement reconnu, totalement intégré à Sa manifestation : moi, conscience d'être un être divin incarné dans un corps de chair. Cela implique des changements de repères audacieux car allant bien souvent à l'encontre de ce que j'ai appris dans ma légende humaine. Mes croyances sont misent à mal et mon système humain est parfois en déroute.


Dans ces cas là, je me prends à rêver à nouveau aux plaisirs vécus avant. Pourtant je sais qu'ils ne sont pas satisfaisants, je sais qu'ils peuvent même être souffrants. Mais comme le hamster se sent en sécurité dans sa cage, je peux moi aussi des fois chercher la sécurité dans les repères anciens, établis depuis des générations et qu'il faut suivre. Dans ces moments, c'est le souvenir de l'enfant qui cherche le réconfort dans les bras de ses parents. À l'extérieur. Il croit que les ressources sont limitées et en dehors de lui, comme il croit en la séparation d'avec le divin en atterrissant ici.


En dehors de la cage et aux côtés de Je Suis, j'expérimente Ses ressources infinies, précises et sacrées. Lui seul sait ce qui est le mieux pour Moi car lui seul sait ce qui est le mieux pour Lui. Voici toute l'histoire du Je qui à le pouvoir de s'identifier à l'humain, issu de l'enfant, qui continue à jouer à la vie avec des jouets plus imposants, ou de s'identifier à Je Suis, essence primordiale de sa propre manifestation. Entre les deux, le Je navigue en fonction de sa conscience, de ses identifications, de ses choix. C'est le libre arbitre. Je Suis donne le choix à Je pour Le manifester dans cette expérience terrestre.


Alors, lorsque je me sens fragilisé par une prise de conscience déroutante, par une expérience souffrante, par de la fatigue physique et que ma fréquence baisse, je sens la légende humaine qui m'appelle par de vieux rêves poussiéreux qui me projettent là où la vie n'existe pas. Pour moi c'est l'attrait pour une moto, ou une quiche Lorraine par exemple. La légende humaine me tente par le souvenir de plaisirs vécus. Pourtant je sais que si je cède à la tentation, elle ne m'apportera pas le bonheur attendu car d'expérience, je sais qu'il est illusoire. Je vois cela comme la recherche d'un drogué, de l'expérience de la première prise du produit auquel il est dépendant. Et à chaque nouvelle prise, il vit un désarrois, celui de ne pouvoir atteindre à nouveau les sensations de la première expérience.


Tant que je reste enfermé dans la cage et identifié au hamster, la souffrance et l'insatisfaction sont au rendez-vous. Lorsque je m'extrais de la cage et que je me tourne vers Je Suis et que je collabore avec Lui, je me vois divinhumain aux ressources infinies.


La semaine dernière, une phrase m'a percutée : « Ma référence c'est Moi ».


Ma référence c'est moi. Cette phrase anodine m'a donnée le vertige. Alors que je sais que je suis ma propre référence, que je suis seul à choisir à partir de moi ce qui est bon ou non, d'un seul coup je prends conscience qu'une partie de moi est encore accro à la légende humaine, qui aimerait bien se faire porter et transférer sa responsabilité à autrui. C'est lors de la réunion de vendredi dernier concernant la création d'un lieu de vie fraternelle avec des amis qu'est apparue cette phrase. Il est clair que si les participants d'un tel projet ne prennent pas leur entière responsabilité et souhaitent se reposer sur les autres, cela engendrera des tensions et des conflits. Cette phrase m'a fait l’effet d'une bombe. Je n'ai personne à qui me raccrocher, à qui donner mon pouvoir, à qui faire porter la responsabilité de mes choix, à qui rendre responsable mon état intérieur. Je suis seul. Je suis seul avec Je Suis. Plus de parents, plus de parents de substitution, plus de pause à la conscience. Être souverain.


Alors que le but de la mise en place du projet de lieu de vie fraternelle que je porte est l'avènement du divinhumain, je prends conscience de ce que cela implique : Sortir de la légende humaine. Entrer dans la confiance absolue, dans la foi en Je Suis qui seul peut me guider dans cette expérience.


Je suis sur le chemin et j'apprends tous les jours. Il semble qu'il n'y ai pas de fin à cet apprentissage. Le but est le chemin, voilà ce qui change de ma vision de la légende humaine.


Alors cette semaine a été rude en tentations. Tentations que j'ai vu être à la hauteur de ma prise de conscience et de mon engagement à porter le projet de lieu de vie fraternelle. Des changements intenses, déroutants, m'arrachant à mes repères actuels sont à venir. Cette année 2021 marque un nouveau changement global. Je me sens appelé à suivre l'inspiration que m'offre Je Suis à quitter tous mes repères : Expérience professionnelle, maison, région, amis. Et cela pour : L'inconnu.




BMW R 1150 GS jaune. Première tentation. Dans un jardin en bord de route d'un village voisin, j'ai aperçu cette moto avec tout son équipement. Une belle tentation de fuite vers l'ancien, vers les voyages, vers la volonté de posséder. En même temps que le rêve se mettait en route, j'entendais Je Suis m'interroger : Elle est belle cette moto, que ferais-tu si tu la possédais ? Eh bien je pourrais me déplacer avec ! Ah bon, et où irais-tu ? Je pourrais aller en Normandie avec pour rendre visite à mes parents ! Ah oui, tu aimes tant rouler sur d'aussi longues distances à moto ? Euh, en fait non, la voiture est bien plus confortable. Et si tu possédais cette moto, où la stockerais-tu ? Euh, c'est vrai que je n'ai pas d'endroit où la ranger pour qu'elle ne s'abime pas. Crois-tu vraiment qu'avec le contexte actuel tu puisses partir en voyage avec cette moto ? Euh, non ! Voilà comment je me rends compte de l'aberration de la situation.




Une quiche Lorraine avec des lardons, plein de gruyère rappé et avec une pâte croquante. Voilà une autre tentation. C'en est une qui ne paraît pas si impliquante que la précédente n'est-ce pas ? Et bien justement, c'est plus difficile pour moi de me rappeler que cette tarte est l'objet d'une dépendance, que mon mental agite pour me faire glisser. Outre le fait que je sache que la jouissance sera de faible durée, voire de quelques secondes, c'est tout un processus qui pourrait être ébranlé si je cédais à la tentation. Je sais que si je mange cette tarte, je ne me sentirais pas bien après. Malgré l'écœurement que je sens pointer, je me sentirais attiré par d'autres aliments solides et mon corps en réclamerait d'avantage, encore et encore.


Tout à l'heure, me sentant glisser un peu plus, j'ai mobilisé mon Je et je me suis rapproché de Je Suis. Je me suis installé à coté de lui dans la salle de cinéma d'où je peux désormais regarder le film de mon expérience projeté sur l'écran. J'ai senti une fumée noire qui se décollait de moi et qui tentait de m'attirer de nouveau vers l'écran afin que j'y revienne, identifié aux difficultés que je ressens. Ensuite, j'ai senti un courant d'air frais qui m'indiquait que j'étais bien décollé de l'écran et que l'énergie se remettait à circuler en moi et autour de moi. J'ai pu me redresser, me coller dans les bras de Je Suis et prendre de la distance sur la situation que je vis. Cela a tout de suite perdu de son importance. Je sens qu'il me faut me mobiliser pour que mon Je se renforce et ne soit plus attiré pour vivre l'expérience que je suis invité à expérimenter sans y être identifié.


Et puis une douleur dans le dos ressentie cet après-midi m'indique un attachement au passé, un attachement à la légende humaine. J'accueille.



En route vers le divinhumain, main dans la main avec Je Suis.


Je vous souhaite une belle journée, quel que soit le moment où vous lirez cet article.


Merci à vous.


Michaël

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